Nadar élevant la Photographie à la hauteur de l'Art., lithographie d'Honoré Daumier parue dans Le Boulevard, le .
Atelier de NADAR aujourd'hui
Très curieux des nouveautés techniques de son temps, il se lança avec passion dans le monde des ballons Grâce aux frères Louis et Jules Godard, aéronautes aguerris (frères d'Eugène Godard), il réalise près de Paris la première photographie aérien en 1858, depuis un « vol captif » à 80 mètres au-dessus du Petit-Bicêtre (actuel Petit Clamart). Il est obligé d'alléger au maximum et ne peut embarquer sa « guillotine horizontale ».
Jules Verne le décrit ainsi : « C'est un homme de 42 ans, grand, mais un peu voûté déjà, comme ces cariatides qui portent des balcons sur leurs épaules. Sa tête forte, véritable hure de lion, secouait par instants une chevelure ardente, qui lui faisait une véritable crinière. Une face courte, large aux tempes, agrémentée d'une moustache hérissée comme les barbes d'un chat et de petits bouquets un peu égarés, un regard myope, complémentaient cette physionomie éminemment féline. » — extrait de De la Terre à la Lune
En 1863 il fait construire un immense ballon, Le Géant, haut de 40 mètres et contenant 6 000 m3 de gaz, dont les ascensions publiques devaient réunir de quoi financer les travaux de la Société d'encouragement de la locomotion aérienne au moyen du plus lourd que l'air. Le 4 octobre, le premier vol du Géant a lieu à Paris avec 13 personnes. Jules Verne rédige alors le texte A propos du géant qui parait dans le Musée des Famille. Le ballon perd rapidement de la hauteur et atterrit à Meaux, à moins de 100 kilomètres de Paris. Nadar recommence l'expérience le 18 octobre avec son épouse. Dans les environs de Hanovre, le ballon atterrit durement et est entraîné sur 16 kilomètres. Le récit de cette catastrophe par Nadar est repris par la presse dans toute l'Europe. D'autres ascensions auront lieu mais sans le succès public escompté. Nadar doit donc arrêter l'aventure du Géant par manque d'argent.
Catastrophe du ballon Le Géant en 1863, non loin de Hanovre,
gravure d'Henry de MONTEAUT
Leur coopération cessera en 1863 à l'occasion d'un désaccord lors de la construction du ballon "Le Géant". Les aventures de Nadar inspireront Jules Verne pour Cinq semaines en ballon écrit en 1862. Un des héros De la Terre à la Lune et Autour de Lune — romans parus en 1865 et 1869 — s'appelle d'ailleurs Michel Ardan, anagramme de Nadar.
Il fonde, en 1867, avec d'autres passionnés comme lui, la revue L'aéronaute. En 1870-1871, lors du siège de Paris par les Allemands, il constitue de son propre chef une Compagnie d’aérostiers avec Camille Legrand, dit Dartois, et Jules Dufour, dit Duruof, dont le but est la construction de ballons militaires pour les mettre à la disposition du gouvernement. Ils établissent un campement sur la place Saint Pierre, au pied de la butte Montmartre, où naît la poste aérienne du siège. Les ballons permettaient de surveiller l’ennemi, d’établir des relevés cartographiques et également d’acheminer du courrier. Nadar baptise ses ballons : le George-Sand, l’Armand-Barbès et le Louis-Blanc. C'est à bord de L’Armand-Barbès que Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, quitte Paris le 7 octobre 1870 pour se rendre à Tours afin d'y organiser la résistance à l’ennemi. Mais le gouvernement se détourne de Nadar, jugé trop « révolutionnaire », et préfère financer d'autres entreprises
Le ballon de repérage de Nadar au début du siège de 1870
Au total, 67 ballons seront construits entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871 qui transporteront 11 tonnes de courrier, soit 2,5 millions de lettres. Cinq des ballons seront capturés par l'ennemi. Cette première fabrication en série d'aéronefs, marque la naissance officielle de l'industrie aéronautique. Deux usines avaient été installées dans les gares de chemin de fer réquisitionnées : les frères Godard à la gare de Lyon et Dartois et Yon à la gare du Nord.
En 1863, connaissant les limites des ballons libres (non dirigeables) et convaincu de l'avenir du plus lourd que l'air, il fonde avec Gabriel de la Lande la Société d'encouragement de la navigation aérienne au moyen du plus lourd que l'air.
Les dernières années
Après l'épisode de la Commune, Nadar se retrouve complètement ruiné et recommence brièvement une activité dans la photographie, mais pour réaliser avant tout des travaux qui lui assurent sa subsistance. En 1886, il accompagne son fils Paul Tournachon pour réaliser une interview du chimiste Eugène Chevreu illustrée par des photographies. Ce double travail, paru le 5 septembre dans Le Journal illustré peut certainement être considéré comme le premier reportage photographique réalisé en même temps que l'entretien journalistique dont Paul assure l'illustration. En 1887, il s'installe au manoir de l'Ermitage de la forêt de Sénart où il accueille ses amis dans le besoin, jusqu'en 1894.
Il est alors ruiné et malade, sa femme est devenue hémiplégique à la suite d'un choc affectif concernant son fils.
Timbre : Courant / moderne
Photographe Français et Aéronaute Félix NADAR
Premier jour : Oblitération 1er jour à Paris le 10 juillet 1999
Vente générale : 12 juillet 1999
Retrait de la vente : 14 avril 2000
Valeur faciale : 3 f + 60c (0.46 € + 0.09 €) surtaxe au profit de la Croix Rouge
Mise en page : Claude Andréotto
Dentelure : Dentelé 13
Couleur : Multicolore
Mode d'impression : Héliogravure
Format du timbre : 40 x 26 mm
Quantiste émis : 1.185.055
Présentation : Feuille de 50 timbres
Bande phosphore : sans
Catalogue Yvert et Tellier : N° 3267
enveloppe souvenir réalisée lors de l'émission du timbre "Nadar" de la série Personnages célèbres, le 10 juillet 1999
Claude Andréotto, né le 9 février 1949 à Paris, est décédé des suites d'une crise cardiaque le dimanche 29 octobre. Il avait étudié pendant cinq ans à l’Ecole Estienne – où il avait eu René Cottet, comme professeur de gravure - et s’intéressait plus particulièrement aux techniques picturales et graphiques .À partir de 1970, il avait décidé de réaliser des timbres-poste et postulait au Bureau d'études des postes et télécommunications d'outre-mer (Beptom), aujourd'hui disparu. En 1974, il signait son premier timbre pour la France, consacré à Nicolas Copernic, enchaînant pour les Terres Australes et Antarctiques, Andorre, Monaco, les territoires d'outre-mer et plusieurs états africains. Ses timbres se comptent ainsi aujourd'hui par centaines. Claude Andréotto compte aussi à son actif de nombreux travaux d’éditions (livres, gravures, estampes)…
Claude Andréotto
En mars 1987, lors de l'exposition "Lumières d'encre" au musée de la Poste de Paris, il avait présenté des huiles, fruit d'un an de travail et de recherches à l'aide d'une table graphique et d'un ordinateur. Ce qui en faisait un précurseur quant à l'utilisation de l'informatique dans son métier. L'informatique, expliquait-il déjà à l'époque, n'est pas une fin en soi, mais un nouvel outil mis à la disposition de l'artiste. Cet attrait pour la modernité - Andréotto avait aussi "sa" période hyper-réalisme - ne l'avait pas empêché de s'intéresser très longtemps aux grimoires anciens afin de retrouver les recettes qui lui permettaient ensuite de peindre ses toiles à l'aide de médiums préparés à l'ancienne.
Andréotto avait un coup de patte qui caractérisait son dessin et sa gravure. Plus particulièrement lorsqu'il mettait en scène le corps humain, qu'il dessinait d'un trait dépouillé, tout en courbes. Claude Andréotto était doté d'un caractère entier et d'une personnalité attachante. Il devait participer au prochain Salon philatélique d'automne pour dédicacer ses timbres le vendredi 10 novembre. Nul doute que les collectionneurs auront une pensée émue et amicale plus particulièrement ce jour là…
DISTINCTIONS
Grand prix de l’Art philatélique (1976)
Premier prix du plus beau timbre du monde (1977)
Grand prix de l’Art philatélique (1984)
Cérès de la philatélie - timbre en taille-douce (1997)
Plus beau timbre-poste français - catégorie création (2004)
Grand prix de l'Art philatélique - collectivités territoriales (2008)
Cérès de la philatélie - timbre en taille-douce (2010)
Cachet premier jour créé par : Sylvie Patte et Tanguy Besset
Sylvie Patte, née en mars 1963 et Tanguy Besset né en novembre 1961
Nous sommes deux graphistes indépendants et sociables, diplômés de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs.
Ils travaillent, entre autres, pour le Comité central d’entreprise de la SNCF, les Editions Nathan, La Poste.